Commande d’une agence de voyage: Reportage écris et photos sur les H’mongs indigo de la région de Sapa au Vietnam,  article inséré sur son catalogue papier et sa page Facebook.

Extrait du reportage
« Ce balader dans les vallées avoisinantes de Sapa est aisé. De nombreuses agences de voyage vous proposent des programmes pour quelques jours de visite. les amène

Si vous vous avez l’âme vagabonde, vous pourrez partir seul à la rencontre des minorités. Dès vos premiers instants dans les villages, nul besoin de faire le premier pas. Poussés par leur curiosité excessive et un besoin impétueux de communiquer, une myriade de petites femmes, toutes de bleu vêtu, se précipiteras vers vous.

Gamines, femmes mariées, quel âge ont-elle, 18 -25 ans ou plus ?
Difficile de leur donner un age. L’espérance de vie étant de 50 – 55 ans au maximum. Les jeunes filles sont mariées très jeunes et ont leur premier enfant dans l’année de leur union. ( Il y a peu de temps encore, le mariage se pratiquait par rapt et la famille de la jeune fille ne pouvait s’y opposer). Ces femmes toussent et mâchent du bétel, ce qui leur noircit les dents et les fait paraître plus vieilles.

Malgré une conversation rudimentaire, vous comprendrez très vite où leur boniment les amènent.
« Joli-joli, joli-joli ; by to me-by to me » c’est tout ce qu’elles savent vous dire en sortant la marchandise de leur sac en toile. Elles ont toutes la même chose à vous proposer :
Un bonnet pour bébé « no bébé- no bébé » clamez-vous, histoire d’en éviter l’achat. Elle vous le colle quand même sur la tête et, s’il vous plait, interdit de l’enlever avant la fin des transactions !
Des « musiques » guimbardes en laiton qu’elles posent sur leurs lèvres. Un subtil mélange du contrôle du souffle et le pressage d’un doigt agile sur la languette et hop! un son idiophone vous berce de sa douce mélodie…. Ou des «pillow ok» sac en tissus bleu qui pourrait tout aussi bien servir à des housses de cousins ou effectivement des taies d’oreillers.
Vous êtes agrippés par ces petites femmes qui clament en Coeur :
“ By to me-by to me,  toi-achètes-ça-oui-ok, moche-moche, pas ti-top ( tip top ?) et autres expressions franco-américano-germano-italiano…. que certains touristes ont pris plaisir à leur apprendre.

Que vous arrive t’il ? Ne vous inquiétez pas, vous venez simplement de rencontrer les femmes H’mong indigo ou H’mong Den ( noir), commerçantes redoutables qui ne lâchent pas les touristes tant qu’ils n’ont pas effectué un achat. Rien de bien méchant car ici tout se passe avec le sourire.

Les H’mongs indigo sont reconnaissables, car elles sont bleues de la tête au pied, les vêtements, les mains, le bout du nez, chez elles tout est bleu. Portez une étoffe sur votre bras humide de sueur, il sera bleu!

Ces femmes sont très joyeuses et babillent toute la journée
Pas vraiment d’affrontement, ni d’agressivité, elles tentent de vous vendre un petit quelque chose, récupérant ainsi quelques Dongs qui serviront à agrémenter le coutumier en achetant par exemple des bassines ou des toiles en plastique pour se protéger de la pluie. C’est un peuple qui adore tout ce qui est en plastique.

Avant l’arrivée des touristes, les minorités vivaient principalement du troc de leur artisanat et de leur agriculture. Elles commencent, avec le temps, à apprendre l’art de commercer. Achetez leur une babiole, vous vous ferez des amis et vous pourrez, bras dessus, bras dessous, sillonner la vallée. Elles riront de tout: de votre allure de tai ballo (touriste fripé), des poils à vos jambes ( leurs hommes sont imberbes), de votre calvitie naissante «Tao ti to pla » (crane sans poil)
Elles vous emmèneront  visiter  leur maison. Vous aurez vite l’impression de faire partie de la famille.
Et tout d’un coup, elles vous abandonneront, disparaissant aussi vite qu’elles étaient apparues, motif : un bus de touristes vient de s’annoncer tout en haut du chemin…

Vous apprécierez alors un peu de calme et profiterez ainsi du paysage.

Tout redeviendra étrangement calme, pas de bruit, enfin presque car les infatigables grillons gorgés de chaleur voudront vous faire profiter de leurs chants !

Vous entendrez avec plaisir le son mélodieux du COI GIA GAO, pilon à riz manipulé par la force motrice de l’eau qui descend de la montagne. Chaque maison en possède au moins un, il est fréquent d’en rencontrer à chaque détour de chemin.

Les H’mongs maîtrisent parfaitement l’art de canaliser l’eau à partir des sommets et sont capables de transformer des collines entières en culture irriguées en terrasse.
Ils savent créer des mini-centrales électriques. Le système est simple: Véhiculé par tuyau de bambou, l’eau venant de la montagne tombe sur une hélice qui entraîne une courroie qui elle-même entraîne un alternateur. De là, partent deux fils sur un bambou qui, pour éviter qu’ils ne se touchent, sont espacés de 50 cm.
L’alimentation se fait ainsi de perches en perches plantées dans les rizières et de maisons en maisons. Si un fil tombe dans les rizières gorgées d’eau, il vaut mieux ne pas penser aux conséquences!

Si les humains sont bleus, le paysage est lui en dominance de vert

 

 

 

Du vert partout ; vert des rizières et dans la plaine près de la rivière, vert des cultures de chanvre, manioc ou maïs leur nourriture principale, dans les zones de montagnes rocheuses et vert des forets de pins et d’eucalyptus au sommet des montagnes. Ils sont aussi réputés pour la culture des pommiers, pruniers et pêchers.

 

 

Cet article vous a plus, partagez le!